102 ans après, le sergent Fournier peut reposer en paix

Ce mercredi matin avait lieu à l’ossuaire de Douaumont l’inhumation du sergent Claude Fournier, mort pour la France lors de la bataille de Verdun et premier Poilu à avoir été identifié grâce à son ADN.

 

L’histoire est digne des plus grands films historiques. 102 ans jour pour jour après le déclenchement de la funeste bataille de Verdun, théâtre des plus grandes horreurs du premier conflit mondial, un Poilu a été inhumé ce matin à l’ossuaire de Douaumont. Le sergent Fournier devient donc le premier combattant de la Première Guerre mondiale à avoir été identifié grâce à une analyse ADN, après que ses ossements aient été retrouvés lors de travaux au mémorial de Fleury-lès-Douaumont.

 

Nous sommes le 6 mai 2015, un coup de pelleteuse met au jour les dépouilles de trois hommes, point de départ d’une recherche scientifique qui s’avèrera miraculeuse. À commencer par la découverte de la plaque militaire du sergent Fournier, égarée au départ dans un tas de terre extrait des travaux effectués au mémorial. Les archives de l’armée parlent, et on découvre qu’une des dépouilles est celle de Claude Fournier, incorporé à Mâcon en 1900.

 

Mort à 35 ans le 4 août 1916

 

Né le 27 novembre 1880 en Saône-et-Loire, Claude Fournier faisait partie du 134ème régiment d’infanterie ; il tombe le 4 août 1916 comme 162 999 autres soldats français, durant les neuf mois et quelques trois semaines que dura la « boucherie » de Verdun. Dès lors, grâce à ces informations, les autorités, les Anciens Combattants et le Souvenir français se mettent à la recherche d’une éventuelle descendance du sergent Fournier.

 

Après des mois de recherches et d’analyses ADN, Robert Allard (75 ans) vivant à Cannes est reconnu comme étant le petit-fils du sergent Fournier. Présent ce matin à Douaumont, Robert Allard a pu rendre hommage à son défunt grand-père, point final d’une saga et d’interrogations familiales qui auront duré plus de cent ans. Les corps de 80 000 soldats portés disparus durant la bataille de Verdun restent encore à identifier, les progrès de la science pourraient peut-être permettre dans l’avenir à d’autres « Poilus » de trouver la paix.

 

Par Thibaut Goetz