Comment lire l’étiquette d’une bouteille de vin ?

On serait bien entendu tenté d’affirmer qu’on est souvent attiré par les étiquettes les plus attractives, soit par leur visuel à grand coup de dessins enjoliveurs, soit par une appellation spécifique d’un domaine prestigieux ou d’une année particulière, bien mise en avant. Ce serait malheureusement occulter le principal rôle de l’étiquette qui, avant de vendre et promouvoir le vin en lui-même, doit permettre de guider le consommateur dans son choix. A ce titre, l’étiquette d’une bouteille de vin doit comporter huit mentions obligatoires :

– la dénomination de vente, autrement l’appellation. Elle existe sous deux formes : l’appellation d’origine contrôlée (exemple : AOC bordeaux, AOC Côtes-de-Provence, AOC beaujolais), ou l’indication géographique protégée (anciennement vin de pays comme par exemple IGP pays d’oc) ;

– le titre alcoométrique volumique acquis (TAVA), soit le degré d’alcool exprimé en pourcentage ;

– la provenance, le pays où est produit le vin ;

– le volume nominal : il s’agit de la contenance, le plus courant étant des bouteilles de 75 cl. Ce qui n’empêche pas quelques exceptions : par exemple, le Clavelin, bouteille spécifique des vins jaunes produits dans le Jura, est une bouteille de 62 cl ;

– le nom de l’embouteilleur, soit la personne physique ou morale qui procède ou qui fait procéder pour son compte à l’embouteillage. La mention la plus courante est : « mis en bouteille par… ». Si l’embouteillage a eu lieu dans l’exploitation du producteur, la mention « mis en bouteille au château » figure sur l’étiquette ;

– un numéro de lot composé de chiffres ou de lettres ;

– la présence d’allergènes, notamment l’anhydride sulfureux (le fameux soufre) devant être indiquée sous la forme « contient des sulfites (ou de l’anhydride sulfureux) ». La loi française a cependant admis l’utilisation de la mention anglaise « contains sulphits » ;

– enfin, le message sanitaire destiné femmes enceintes, sous la forme d’un pictogramme ou du message « la consommation de boissons alcoolisées pendant la grossesse, même en faible quantité, peut avoir des conséquences graves sur la santé de l’enfant ».

A noter que la teneur en sucre est obligatoirement mentionnée pour certains types de vins, notamment les vins mousseux, en utilisant les termes suivants : brut nature, dosage zéro, brut, extra-sec, sec et doux.

Ainsi, si la mention du nom du domaine, de la cave ou du château, du vigneron et le millésime restent facultatifs, ils figurent la plupart du temps sur l’étiquette, car ils font partis des critères incontournables pour orienter le consommateur dans son choix. A ce titre, il ne faut pas oublier la contre-étiquette, qui permet de donner à ce dernier de nombreux autres renseignements sur le vin visé, notamment les cépages présents, le type d’élevage (en fût ou en cuve), les accords possibles, le temps de garde et les recommandations concernant le service.

Kévin Beluche