Édito #1 : une élection par le siège

Ouvrir un siège (entendez par là un local de campagne) et faire de son ouverture un acte de communication fondateur est devenu, pour tous les candidats à l’élection municipale de Metz, un INCONTOURNABLE. Comme si, sans cette unité de lieu, la pièce qui se joue devant nos yeux ne saurait avoir de consistance et ses acteurs ne sauraient avoir d’existence. Agaménnone, Aldrin, Bemer, Bouvet, Grosdidier, Lebeau, Lioger, Scuderi… chacun de ces candidats a ouvert boutique en ville. Même si ces cellules commerciales vacantes ont trouvé preneur pour quelques semaines, on ne pourra pas reprocher aux candidats de ne rien faire contre la désertification des centres-villes, même si ce n’est qu’un petit pas… de porte. Et dans cette démarche le candidat Aldrin s’est distingué des autres en ouvrant une boutique mobile. Tel un camelot, il ira porter la bonne parole dans tous les quartiers et les lieux de grand passage. Plutôt malin, mais lui faudra-t-il une autorisation pour installer sa boutique itinérante ? Si c’est le cas, il appartiendra au service compétent de la ville de la lui délivrer. Un cas intéressant, n’est-il pas ?

 

Aujourd’hui, cette volonté de vouloir exister physiquement résonne sympathiquement à nos oreilles et, cela, à un moment où les réseaux sociaux et autres messageries électroniques rendent nos relations interpersonnelles de plus en plus virtuelles. C’est pourquoi, il ne faut jamais désespérer !

 

Tous les commerçants vous le diront, l’emplacement est une condition de réussite essentielle pour les affaires, et, à ce petit jeu, on ne peut s’empêcher d’observer que c’est le siège de Xavier Bouvet qui, géographiquement, est le plus proche de l’hôtel de ville, lieu de toutes les convoitises. Il serait présomptueux d’y voir plus qu’une coïncidence. Mais ici, les stratégies géographiques et idéologiques se rejoignent, cela méritait quand même d’être souligné. On attend cependant avec une certaine impatience l’installation du camion du candidat Aldrin place d’Armes !

 

On notera également que toutes ces boutiques éphémères installées en centre-ville sont presque toutes à portée de fusil les unes des autres. En bon stratège, il faut savoir ne pas être trop éloigné de ses ennemis ainsi les coups sont prévisibles et leurs impacts atténués. Et que peut-on trouver dans ces boutiques ? Leurs rayonnages sont-ils plein d’idées, de projets, d’engagements et de promesses (réelles ou fictives) ? Pour le savoir, il vous faudra en franchir le seuil mais surtout glisser le bon bulletin dans l’urne les 15 et 22 mars prochains.

 

Si la question de l’unité de lieu est aujourd’hui résolue, reste celle du temps, et là c’est autre chose. Nos acteurs ont maintenant moins de dix semaines avant la fin du premier acte. Dix semaines pour convaincre. Une vraie tragi-comédie ?

 

Par Caton