La Séance Nostalgique : « True Lies » de James Cameron (1994)

Il y a 25 ans, en pleine période estivale, sortait un petit bijou de la comédie d’action, bien représentatif d’un pan de l’histoire du cinéma typique des 90’s. Pourtant un des plus sous-cotés de son réalisateur, il a gagné ses galons de film culte grâce à ses scènes d’actions débridées et son humour, sublimées par un duo d’acteurs au top de leur forme ! Il est donc temps de reparler de True Lies par James Cameron.

 

Qui donc ? Non, inutile de le représenter, bien qu’il soit légèrement en deuil en ces périodes troublées où Avengers : Endgame vient de battre son Avatar, tenant du titre du film le plus lucratif de l’histoire du cinéma pendant 10 ans ! James Cameron, celui qui a régné en maître sur le box-office international avec Titanic et Avatar justement, et leurs plus de 4 milliards de dollars de recettes cumulées. Mais aussi un des piliers de la science-fiction au cinéma : porteur d’histoires originales (Abyss), exécuteur approfondissant une mythologie déjà établie (Aliens – Le Retour) ou encore père fondateur de sagas d’anthologie (les deux premiers Terminator). Véritable artiste visionnaire, chaque film étant une prouesse technique exploitant au maximum les capacités technologiques permises par le cinéma, le bonhomme n’a plus rien à prouver ! Et entre deux mastodontes, il se permet une « petite » pause récréative avec True Lies, un de ses films les moins connus, mais tout aussi culte.

 

À la base, il s’agit d’un remake, celui d‘un de nos plus grands succès français : La Totale de Claude Zidi, un des réalisateurs populaires les plus importants de notre époque, avec Thierry Lhermitte, Miou-Miou et Eddy Mitchell. Il voyait un homme jouer un double jeu auprès de ses proches : le modeste employé d’une compagnie de téléphone était en réalité un agent secret des plus efficaces, qui va pourtant sortir de l’ombre pour sauver son épouse. Comédie matinée d’action, le film souffre d’un défaut paradoxal et peu commun : la comparaison avec son cadet américain. Car oui, ce dernier joue encore plus adroitement les équilibristes entre humour décapant et action tonitruante, fort bien évidemment d’un budget nettement plus conséquent et de la patte Cameron en sus.

 

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Arnold Schwarzenegger et Jamie Lee Curtis dans un baiser passionné.

 

Car le réalisateur eut l’intelligence de ne pas faire un simple copié-collé de l’original, ce qu’on retrouve habituellement ces derniers temps lorsqu’on parle de remake (coucou Disney !). De La Totale, Cameron n’en extrait que la moelle, l’idée de base, celle des mensonges quotidiens et d’une double identité bientôt mise à mal. Il crée ensuite tout le reste, de son rapport plus ambigu avec sa femme à la traque d’une forme de terrorisme bien typique des films de l’époque, et dont on ose maintenant que très rarement représenter à l’écran, post-septembre oblige. Et libre à Cameron de nous envoyer tout son savoir-faire en matière de pyrotechnie et de spectacle visuel. Comptant pas moins de 5 grandes scènes d’action, maintes fois copiées et jamais égalées, elles comportent tout ce qui se faisait de mieux dans les années 90, et dégagent un doux parfum de nostalgie : pointes d’humour à la limite du cartoonesque, usage des maquettes réduites à néant, quasi absence d’effets visuels, et un score orignal quasi épique signé Brad Fiedel. Un bonheur pour les oreilles et la rétine !

 

Mais tout ceci ne serait rien sans la complicité de son tandem d’acteurs principaux. Tout bon artisan qu’il est, James Cameron est également un excellent directeur d’acteurs. Schwarzenegger, entaché après le bide que fut son Last Action Hero, avait besoin d’un succès pour se remettre en selle. Quoi de mieux que son complice de toujours, visiblement ravi de le retrouver après les Terminator. Une joie réciproque, car l’acteur se donne à fond, tant dans ses scènes d’action (même s’il est très souvent doublé) que dans son jeu, se confrontant à ses ennemis à grands coups de clés de bras, de torsions de la nuque, et de punchlines savamment dosées. Complicité qui transpire également à l’écran avec sa partenaire, Jamie Lee Curtis, femme bourgeoise coincée devenue espionne bien malgré elle, en passant par la prostituée en intérim lors d’un sulfureux (et drôle !) striptease !

 

Certes ce n’est pas très subtil, mais un spectacle pyrotechnique réalisé de main de maître avec une star au sommet de sa gloire, ça donne forcément envie non ? Drôle, et privilégiant l’ultra spectaculaire à la finesse d’écriture, True Lies fait ainsi parti de ces films que l’on prend plaisir à revisionner bien au chaud, au coin du feu, entre amis ou proches. Un film qui semble ne pas vieillir et toujours conserver son aura de film culte ! Et ce même 25 ans après !

 

Par Kévin Beluche

 

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