Édito #8 : Coronavirus, un virus qui fait réfléchir !

Même si le nombre de décès causés par le COVID-19 est, aujourd’hui, très inférieur à celui d’autres virus mortels, comme la grippe notamment (en France en 2019, 8000 décès et 60.000 en Europe d’après l’OMS), il inquiète. L’ennemi étant invisible et l’évolution de l’épidémie imprévisible cela génère forcément des peurs. Dans un monde où tout doit être normé, organisé, et sous contrôle, l’inconnu crée naturellement de l’anxiété. Cela peut se traduire par des comportements totalement irrationnels où l’on voit quelques personnes (certes minoritaires) se précipiter dans les magasins pour stocker des produits de base, comme si une guerre était annoncée. Dans ce concert anxiogène, les médias jouent malgré eux un rôle d’amplificateur et les appels à la raison gardée n’ont qu’assez peu d’effets. « Si le rayon des pâtes se vident aussi vite, je ne veux risquer moi aussi de ne plus en avoir ».

 

Il suffirait de l’annonce de la découverte prochaine d’un vaccin pour que la fièvre collective retombe. On le constate avec la grippe, on sait que le vaccin existe, ça rassure et on se sent protégé, même si on ne se vaccine pas. Nous sommes là devant une épidémie de panique et d’irrationalité. Cette contagion émotionnelle disproportionnée en ferait presque oublier les autres grands sujets d’actualité : la crise humanitaire des syriens d’Alep, les enjeux sur l’urgence climatique ou encore nos débats nationaux qui engagent notre avenir. En définitive, ne pourrait-on pas dire le premier virus n’est-il pas celui du replis sur soi ?

 

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Certaines pharmacies sont en pénurie de masques et de gels hydroalcooliques.

Une crise sans doute plus économique que sanitaire

Pour les économistes « éclairés », les incidences de cette crise sanitaire fera plus de victimes économiques que d’être humains. On évalue déjà les pertes de points de croissance, on mesure l’effondrement des places financières, comme si la seule chose qui vaille est « le toujours plus de croissance ». Cette crise sanitaire nous interroge sur l’organisation de notre monde et nous pousse à réfléchir. L’usine du monde, que représente aujourd’hui la Chine, peinera-t-elle à alimenter nos industries et économies nationales ? On ne peut s’empêcher de noter que cette crise sanitaire est justement partie de Chine. Comme un signe du destin qui nous renvoie à nos propres responsabilités. Ainsi, on vient de s’apercevoir que la Chine est un des premiers pourvoyeurs de molécules destinés à la fabrication de nos médicaments, un comble. L’urgence est de réfléchir à un nouveau modèle corrigeant les excès du libéralisme, qui conduit à la destruction de la planète et aux tensions sociales que nous connaissons partout dans le monde.

 

Cette crise sanitaire pourrait être en définitive l’occasion d’une prise de conscience et d’un vrai questionnement. À quelque chose malheur est bon, dit le dicton populaire.

 

Par Caton