Édito #2 : Je n’ai rien contre Peltre !

On ne va pas se mentir quand on a découvert que Peltre était le village numéro 1 où il fait bon y vivre… c’était d’abord l’étonnement et ensuite l’incompréhension. Même son maire, Walter Kurtzmann, confiait au JDD le 19 janvier dernier, qui révélait les résultats de ce classement, « C’est incroyable ! ». Et le JDD de poursuivre : « De fait, cela peut paraître surprenant : la bourgade en enfilade, aux pavillons bigarrés, n’a a priori rien de spécial. »

 

Ce n’est pas que ce village mosellan de 1974 âmes soit une triste banlieue de Metz, bien au contraire, il présente de nombreux atouts, mais de là à en faire le numéro un français il y a une marge. Il faut être sérieux au risque de ne pas être crédible, même si le classement qui nous intéresse aujourd’hui n’est pas un sondage ou un vote sur internet mais une mesure sur des critères objectifs. C’est du moins ce qu’affirme leur commanditaire « l’association des villes et villages où il fait bon vivre ».

 

Ce palmarès comme beaucoup d’autres, nous interroge sur l’intérêt de tous ces classements. La plus belle gare, le meilleur hôpital, la plus belle cathédrale, le plus beau parterre de fleurs, le meilleur réseau haut débit, le plus grand nombre de visiteurs à son marché de Noël… tout cela devient un peu ridicule. Au fond, il ne s’agit que d’une affaire de COM (communication pour les non-initiés) qui illustre la compétition que se livrent aujourd’hui les territoires pour exister et se distinguer. Mais personne ne pourra reprocher aux amoureux de Metz d’avoir voté plusieurs fois pour leur gare et de vouloir corriger la mauvaise image de la ville qui lui colle à la peau comme celle du sparadrap sur les doigts du capitaine Haddock.

 

Ainsi, chaque territoire y va de son marketing territorial qui accouche d’une signature qui doit sonner comme autant de promesses qui permettra de faire la différence. Inspire Metz, Respire Montigny et on reprend son souffle où ? L’attractivité ne se décrète pas elle se prouve. Il faut du concret, des réalisations. C’est sur cela que se construit l’image. À quoi bon la couleur du papier cadeau si le contenu du paquet n’est pas à la hauteur ? Dans ce domaine, comme dans bien d’autres d’ailleurs, il vaut toujours mieux surprendre que décevoir.

 

Mais dans tous cela on oublie au passage le plus important… les gens, ceux avec qui nous vivons. Imaginez une ville où ses habitants sont sympas, accueillants, solidaires, des gens qui se parlent, s’aident et partagent. Il s’agit là du critère le plus important qui en fera à coup sûr le meilleur endroit où il fera bon vivre. Et ça c’est l’affaire de nous tous !

 

Par Caton