Kemar de No One Is Innocent : « Venez prendre une bonne dose de rock énervé ! »

Le groupe français de « rock énervé » No One Is Innocent a assis sa notoriété sur scène depuis 26 ans, avec leur rock incandescent mêlé de rage et de groove. La bande de Kemar, qui a sorti son nouvel album « Frankenstein » il y a un an (chez Verycords), sera en concert au Gouvy à Freyming-Merlebach samedi 23 mars à 20h. Et avant leur concert qui s’annonce chaud bouillant, nous avons discuté avec Marc Gulbenkian aka Kemar, le chanteur de No One.

 

Pouvez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas ?

Je suis Kemar, je suis le chanteur de No One Is Innocent, un groupe qui existe depuis 1993, on a sorti notre 7ème album en mars 2018 et on a déjà donné une centaine de concerts. On a su très vite qui on était, sur quelle musique on souhaitait s’exprimer. On fait de la musique pour dire des choses, sur tout ce qui nous entoure et ce qui nous emmerde aussi. Parfois, on aime parler de certains personnages comme le boxeur Mohamed Ali dans notre dernier album. Notre groupe dégage une énergie particulière et authentique.

 

Après 26 ans d’existence et 7 albums, qu’est-ce qui a changé dans votre musique ?

On a eu une période musicale différente de notre base guitare-basse-batterie, avec l’intégration de machines pour essayer d’autres ingrédients avec des titres assez différents. La vie d’un groupe ce n’est pas un long fleuve tranquille. Mais depuis deux albums, avec Propaganda (2015) et Frankenstein (2018), on est revenu à nos sources avec la base guitare-basse-batterie.

 

Comment décririez-vous votre musique ?

J’aime à dire qu’on fait du rock énervé ! (rires) Beaucoup nous range dans la catégorie metal, heavy ou rock, mais on reste un groupe de rock énervé !

 

Votre album s’appelle Frankenstein, est-ce l’idée de la création d’un monstre ? Que nous sommes des sortes de Victor Frankenstein ?

Notre album s’appelle Frankenstein car il y a 4-5 titres qui parle de la création du monstre dans notre société, un monstre que nous avons créé nous-même, basé sur la peur, la panique et l’angoisse des gens. On parle dans cet album de Donald Trump, de ceux qui reviennent de Syrie, des Desperados, des Traders, de l’ingérence occidentale au Moyen-Orient…

 

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De gauche à droite : Popy, Gael, Kemar, Shanka et Thunder B

 

Vous terminez l’album Frankenstein par Paranoid de Black Sabbath, pourquoi ce choix ?

On a voulu réaffirmer nos origines, d’où on vient musicalement. Black Sabbath a marqué l’histoire du rock et du heavy, a influencé une dizaine de groupes comme Rage Against The Machine, Motörhead… On a voulu apporter notre pierre à l’édifice et on a trouvé que c’était un bon moment pour interpréter cette chanson.

 

D’autres groupes que Black Sabbath vous ont-ils inspiré ?

Bien sûr ! Nous sommes les enfants de AC/DC, Motörhead, des Clash, des Bérurier Noir, Rage Against The Machine, des Stooges… Autant de groupes qui ont forgé le style No One !

 

Ça fait un an que l’album est sorti, quel retour avez-vous de la part du public ?

Propaganda est un album qui a marqué l’histoire du groupe. Mais finalement avec Frankenstein, les gens s’y sont retrouvés car on a réussi ce qu’on nous reprochait parfois, c’est-à-dire de ne pas retrouver l’énergie de nos concerts sur nos albums. Notre producteur Fred Duquesne correspond parfaitement à notre identité, notre ADN, c’est quelqu’un qui nous fait évoluer d’album en album.

 

Vous êtes en tournée depuis un an, qu’est-ce que ça fait de retrouver la scène et le public ?

On est né pour faire de la scène mais on aime aussi se retrouver pour écrire des chansons, composer ensemble. On s’est un peu lâché la grappe durant les fêtes en décembre et on s’est retrouvé en janvier pour écrire, on a plusieurs idées de compos pour le prochain album. Ce qui est bien c’est qu’on est encore un groupe créatif et on aime se retrouver pour travailler tous ensemble.

 

Vous pouvez nous en dire plus sur le prochain album ?

Le prochain album sera assez libre sur où on doit aller ! On a beaucoup de liberté, on est pas figé sur ce qu’on doit faire, on a pas envie d’être esclaves, d’avoir les pieds et poings liés. D’album en album, on arrive encore à se surprendre, à bouger les lignes, y a vraiment un ton No One ! On joue une musique de niche, on ne fait pas de la variété, de la pop édulcorée ou du rock mielleux. On a pas de limites et c’est ça qui est bien. Notre pire cauchemar c’est de faire toujours le même album, il est donc important pour nous de se renouveler, de se remettre en question.

 

Un message pour le public ?

Venez prendre une bonne dose de rock énervé ! C’est comme une espèce de thérapie qui vous fera grand bien.

 

Propos recueillis par Jérémy Loeung

 

On s’écoute What the Fuck feat. Tagada Jones :