Caméo Ariel : C’était la dernière séance

Hier soir le rideau s’est définitivement fermé sur le Caméo Ariel de Metz. Une dernière séance forcément empreinte de nostalgie, pour les messins ayant fréquenté les lieux depuis de nombreuses années.

 

Malgré la pluie, ils sont nombreux à s’être déplacés au Caméo Ariel pour découvrir en avant-première le film d’Emmanuel Mouret, Mademoiselle de Joncquières, en présence de son réalisateur. Le dernier à être diffusé dans ce cinéma de quartier indépendant qui a vu le jour dans les années 60. Et forcément en voyant la longue file d’attente s’étendre jusque dans la rue, les plaisanteries fusent : « On ne va quand même pas fermer un cinéma qui affiche complet » s’écrit un spectateur, provoquant quelques rires çà et là.

 

Eux n’avaient pas forcément envie de rire, fidèles au rendez-vous comme ils l’avaient promis, les membres du Ciné-collectif qui se sont battus pour la sauvegarde du cinéma avaient bien du mal à cacher leur frustration. À l’image de Maryse, qui inlassablement continue de distribuer ses tracts aux spectateurs qui défilent : « Ça nous inspire beaucoup de tristesse et d’amertume. Nous sommes un collectif qui combat depuis plusieurs années et désormais notre souci, notre questionnement, c’est de savoir ce que va devenir cette salle qui appartient à la ville et donc aux citoyens. »

 

Le Caméo est mort, vive le Klub

 

L’avenir semble en effet flou sur le devenir des lieux, que le collectif souhaiterait maintenir en tant que cinéma indépendant ou en espace culturel : « On va voir ce que la ville va décider, pour l’instant nous n’avons aucun retour de leur part, le maire n’a pas encore voulu nous rencontrer mais nous allons aller vers eux. C’est un bien public et on ne voudrait pas qu’il devienne un nouveau commerce ou autre chose qu’un lieu culturel. »

 

Au lendemain de la fermeture des portes du Caméo, quelques hectomètres plus loin, le Klub s’apprête à ouvrir les siennes au public ce jeudi à 18h30. Un passage de témoin que les cinéphiles messins attachés à l’art et essai espèrent tous réussi, et qu’ils ne manqueront pas d’observer avec attention.

 

Par Thibaut Goetz