La résistance des cavistes

Face à la grande distribution, les « marchands de vins » résistent. Succès d’une exception française !

 

On ne cesse de le répéter, mais on ne fait pourtant rien pour enrayer le phénomène : le petit commerce se meurt. Bouchers, épiciers, crémiers-fromagers, sans parler des poissonniers, bon nombre d’artisans se voit mettre la clé sous la porte face à la crise économique, et la concurrence de plus en plus impitoyable des grands pontes de la distribution. Rien qu’à Metz, le dernier cinéma d’arts et d’essai du coin s’est vue racheter par un grand groupe, même si l’objectif de proposer une gamme de films s’éloignant du pur maintream reste le même. Pourtant, deux types d’activités continuent de perdurer : les librairies, grâce à la loi Lang qui bloque le prix des livres, et au dynamisme de leurs propriétaires. Mais également les cavistes.

 

Il en pousse même de partout, et pas que des jeunes opportunistes ou pseudos-brocanteurs jugeant le métier facilement exerçable sur le tas ! Bien au contraire, les cavistes d’aujourd’hui gèrent leur petite affaire avec beaucoup d’imagination et de volonté. Terminé la cave où on trouvait de tout, des centaines de référence un peu poussiéreuses et où on regardait de haut le pauvre amateur ne sachant pas quoi acheter pour coller au mieux au repas qu’il organise le soir avec ses convives. Le caviste contemporain cible, segmente, choisit méticuleusement, agit en flux tendu et sur circuit court, et il fait sa publicité sans trop en dire également. Et il est formé pour cela.

 

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En effet, chaque année, ils sont nombreux à apprendre le métier à l’Université du vin de Suze-la-Rousse, dans la Drôme, par exemple, qui organise deux sessions de 30 prétendants chaque année. Et cela concerne tous les âges. Car cette formation pour adultes voit aussi bien passer des jeunes sans diplômes ou sorties de l’enseignement supérieur que des quinquagénaires las des bureaux, voulant affronter un nouveau challenge professionnel. Souvent, ils se spécialisent. En ce moment, la mode est au bio et au vin naturel par exemple, mais très risqué quand on vient de se lancer. Parfois, c’est une seule région ; Loire, Languedoc, Bordeaux ou encore Champagne.

 

Mais le plus souvent, on joue la carte du local, en proposant aux consommateurs une grande diversité de ce qui se produit aux alentours, tant du niveau de la boisson que de la nourriture. Car une tendance s’affirme : la cave à manger. On peut déguster sur place au prix de la bouteille à emporter en mangeant autour de charcuteries diverses et variées, de fromages et d’autres produits dénichés lors de tournées de prospection. Et oui : la vraie force du caviste, c’est de savoir chiner, découvrir des perles à faire partager, et où jamais la grande distribution avec sa perpétuelle recherche de gros volumes et d’économies d’échelles ne sauraient se procurer. Et pour une fois que David bat Goliath dans notre société actuelle, autant le souligner non ?

 

Voici quelques adresses de cavistes situés à Metz pour vous faire une idée :

– Caves Saint Clément : 6, rue Gambetta, 57000 Metz

– La Cour des Cols : 1, bis rue Taison, 57000 Metz

– Le Petit Français : 1, rue des Huiliers 57000 Metz

– Venus Vins : 22, rue des Jardin 57000 Metz

N’hésitez pas à faire partager vois bon plans !

 

Œnologiquement vôtre,

 

Par Kévin Beluche, responsable communication Metz Vins