Leur mission : conquérir la presse et le public ! Objectif pleinement réussi pour ces héros des temps modernes.
C’est désormais ancré : la plupart d’entre nous ont déjà repris le chemin du travail. Afin de raviver en chacun de nous encore quelques rayons de soleil, et ce en pleine rentrée littéraire, nous vous proposons un rapide retour sur les deux plus grands succès cinématographiques de cet été sortis en juillet et août. Mettant en avant des super-héros bien distincts de ceux de la déferlante Marvelienne, ces deux longs métrages ont fait le bonheur de plusieurs millions de spectateurs durant ces deux mois, mais aussi de la presse. Car si qualité ne rime pas très souvent avec quantité, il n’en est rien pour nos deux films du jour, que sont Les Indestructibles 2 et le sixième opus de la saga Mission Impossible.
Le premier signe le retour d’une famille de super-héros ayant fait les beaux jours du studio d’animation Pixar en 2004, avec plus de 630 millions de dollars de recettes mondiales. Près de 14 ans plus tard, renforcé par la multiplication quasi industrielle des films de super-héros, le risque majeur pour cette suite était que l’excitation de ces retrouvailles avec cette famille se soit effritée. Il n’en fut rien. Car avec près d’un milliard de recettes mondiales, et à ce jour près de 5,5 millions d’entrées en France, Les Indestructibles 2 frappe encore plus fort que le premier. Succès amplement mérité. Avec la même équipe technique aux commandes, dont son réalisateur Brad Bird (d’ailleurs réalisateur du 4e volet de Mission Impossible ! Coïncidence ?), le film, bien qu’il ne prenne pas de risque majeur dans un scénario n’évitant pas toujours le piège de la prévisibilité (on devine notamment assez facilement l’antagoniste principal), est un véritable feu d’artifice visuel.
Alternant phases comiques hilarantes majoritairement personnifiées par le personnage de Jack-Jack (le petit dernier de la famille) et scènes d’action d’une inventivité rarement égalée (dont une certaine poursuite en moto), il se permet même de bousculer les standards actuels en matière de films d’action. Car en faisant de Monsieur un homme au foyer complètement dépassé par sa nouvelle mission, et de Madame un véritable agent de terrain, le film, malin, est diablement d’actualité par ce renversement. En cela, Les Indestructibles 2, en plus d’être un des meilleurs films de l’année, s’impose comme un des films de super-héros les plus convaincants vu ces derniers temps.
Notre deuxième film concerne également un héros des temps modernes, l’agent Ethan Hunt, figure de proue d’une des sagas d’action les plus solides de ces dernières années. Ce sixième opus ne déroge pas à la règle, et constitue même un épisode charnière. Puisant dans bon nombre d’éléments caractéristiques des précédents volets (retour de certains personnages, échos à d’anciennes scènes d’actions, faiblesses et doutes du personnage principal…), Mission Impossible – Fallout est un film somme, une allégorie symbolique entourant la personnalité d’Ethan Hunt pour constituer une aventure rondement menée, carburant à l’adrénaline, et une apothéose des plus spectaculaires. Mené par un scénario malin, le rythme ne faiblit jamais, faisant de Fallout l’opus le plus passionnant à visionner malgré sa conséquente durée (2h30, le plus long de la saga).
Mais que serait un Mission Impossible sans ses scènes d’action fun et inventives, désormais marque de fabrique de la saga ? Car même le plus récalcitrant des spectateurs ne peut nier la nervosité et les nombreuses montées de tension du long-métrage ! Optimisant au mieux chacun de ses lieux d’action, que ce soit les rues de Paris, les toits de Londres ou un flanc de montagne, chaque morceau de bravoure mobilise tout le savoir-faire des équipes en matières de cascades hallucinantes. Elles sont toujours dédiées à la gloire de Tom Cruise, qui apparait plus en forme que jamais du haut de ses 56 ans, et sans qui Mission Impossible ne constituerait qu’une saga d’action parmi d’autres. C’est justement tout le contraire ! Se bonifiant d’épisodes en épisodes, Fallout est une expérience immersive immanquable, apportant tout ce qui nous avait manqué dans le cinéma d’action ces dernières années. Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé : avec pas loin de 3 millions d’entrées en France, et près de 730 millions de dollars de recettes internationales, ce volet est désormais le plus lucratif de la saga.
Si la fréquentation dans les salles de cinéma a été moindre cet été (une certaine coupe du monde de football est passée par là), et le nombre de billets vendus en baisse (recul de près de 16,5% par rapport à 2017), on ne peut dire de façon certaine que cet été a été maussade… ne serait-ce que pour les deux pépites citées ci-dessus, qui ont apporté beaucoup de bonheurs aux spectateurs, petits et grands.
Par Kévin Beluche
