Raid féminin : La Saharienne change de formule

Le raid féminin et solidaire reviendra au mois de septembre pour une quatrième édition, en proposant deux formats de course mais sur une seule journée faute de moyens suffisants, comme l’explique l’organisateur Jean-Marc Baldinger.

 

Le 15 septembre prochain aura lieu la quatrième Saharienne Séries place de la République. L’épreuve a depuis 2015 déjà réunie 350 participantes, toutes sensibles à la lutte contre les violences faites aux femmes, cause défendue par l’association Inform’elles et soutenue par la Saharienne. Pour cette nouvelle édition, plusieurs épreuves sportives sont au programme : trail, canoë, run&bike, VTT, roller et tir à la carabine.

 

Nouveauté cette année, la Saharienne se déroulera sur une seule journée et deux formules différentes sont proposées aux participantes : une première avec une distance de 22km cumulés (80€ par équipe), et une seconde s’établissant sur 45km (120€ par équipe). Jean-Marc Baldinger de l’association Planet Aventure explique ces choix : « On a essayé de changer la formule pour que ce soit accessible à plus de personne. On fait cela sur une journée au lieu de deux, les subventions sont en baisse, alors plutôt que faire deux jours avec une qualité moindre on a préféré tout cibler sur une journée ».

 

Après trois éditions, Jean-Marc Baldinger souligne la dimension humaine importante de l’épreuve, qui a pu accompagner des femmes victimes de violence, dans un lent processus vers un retour à une vie normale : « On a pu voir l’impact que cela a eu réellement sur ces femmes, le fait de sentir la solidarité, de se dépasser et de ne plus être dans le silence mais au contact d’autres femmes. Pouvoir s’exprimer et sentir qu’elles sont soutenues c’est important. On a eu de très belles réussites avec des gens qui étaient humainement brisés, et tout cela a redonné un sens et de l’énergie à leur vie ».

 

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Un sujet encore tabou

 

La Saharienne est au final beaucoup plus qu’une course d’un jour, mais une aventure humaine et sociale préparée tout au long de l’année : « On a une préparation qui dure six mois, on organise quasiment toutes les semaines des rencontres qui sont ouvertes à toutes les femmes parce qu’on veut de la mixité sociale et humaine. Dans ces rencontres, les femmes se parlent et échangent, et c’est ce qui fait la force de la Saharienne à Metz » souligne Jean-Marc Baldinger.

 

L’organisateur de l’épreuve regrette également le manque de soutien des pouvoirs publics sur la question des violences faites aux femmes : « On n’a pas sollicité la ministre directement (ndlr : Marlène Schiappa) mais c’est vrai que l’on devrait peut-être. L’année dernière c’était la cause nationale, on a demandé à la préfecture de faire partie des fonds d’aide dédiés aux violences faites aux femmes et nous n’avons pas eu de soutien de la préfecture. Les enveloppes sont tellement minces que ça suffit à peine, il y a un contraste entre la volonté politique et les moyens mis en œuvre ».

 

Jean-Marc Baldinger reconnaît « qu’une belle dynamique se créée mais il faut voir combien de temps on arrive à tenir. On n’est pas tellement soutenu par les collectivités locales et c’est vraiment une difficulté pour nous. Je ne vais pas dire qu’on ne nous aide pas mais le côté financier devient vraiment important, avec toutes les opérations gratuites que l’on mène et puis le raid ça nous coûte à peu près 30 000€ ». Un budget conséquent mais nécessaire à cette noble cause qui mériterait d’être mise plus en lumière.

 

Plus d’informations sur www.lasaharienne.fr

 

Par Thibaut Goetz