Aquaman : sortie Blu-Ray 4K le 19 avril

Après un Justice League catastrophique entrainant peu à peu le DC Universe dans les abîmes, il est logique, après de tels arriérés, que très peu de personnes ne misaient sur cet Aquaman. Bien mal leur en a pris ! Car non content de disposer d’un réalisateur semblant s’affranchir de tout impératif, Aquaman est également un des blockbusters les plus réussis et jouissifs de 2018, dont la sortie Blu-Ray de ce vendredi optimisera à merveille votre Home Cinema !

 

On peut reprocher ce qu’on veut au Marvel Cinematic Universe, notamment de proposer de plus en plus de films qui paraissent formatés et adaptés dans le moule Disney, gage de réussite pour la conquête du public et les recettes internationales. Mais force est de constater que sa mécanique est parfaitement huilée, avec une logistique précise et implacable depuis déjà 10 ans ! Et cela a notamment porté préjudice aux studios Warner Bros et DC Comics, incapables de produire un univers semblable et un minimum cohérent, la faute aux échecs critiques et successifs de Batman v Superman, Suicide Squad, et surtout au flop commercial Justice League, grand film malade et raté de A à Z à cause d’une production catastrophique. Tant et si bien que Warner a repensé sa stratégie en proposant notamment des origins stories plus classiques, dont Shazam actuellement sur les écrans… et le fameux Aquaman, dont la sortie blu-ray est prévue pour ce vendredi. Pour quel résultat ? Concernant ce dernier, assurément le meilleur !

 

Pourtant, ce super-héros assez méconnu en France ne partait pas vainqueur. Avouons-le franchement, cet ersatz de Thor bodybuildé ascendant surfeur californien et communiquant avec les poissons apparaissait ridicule, voire ringard ! Et ce n’est pas sa sous-exploitation dans Justice League qui allait éveiller un quelconque intérêt. Ni un scénario linéaire et assez classique, bien que cette lutte entre deux frères évoque un côté clairement shakespearien, un peu à l’image de… Thor, justement. Mais ça, James Wan l’a très bien assimilé. Il opérera en effet à ce qui constituera la meilleure idée du film, à savoir assumer pleinement ce côté ridicule, et l’exploiter à fond en y insufflant une bonne dose de second degré.

 

Car c’est de cette manière que travaille James Wan : par la réappropriation d’un genre cinématographique. Ayant débuté dans le cinéma d’horreur avec Saw, puis l’épouvante avec les deux premiers Insidious et Conjuring, il confirme son savoir-faire par son entrée dans la franchise Fast And Furious avec le septième volet, et tout bonnement le meilleur de la saga. Pourquoi ? Car ce film n’y allait pas par quatre chemins dans sa volonté de donner au public ce qu’il veut : de l’ultra-spectaculaire, de la testostérone à plein nez, des punchlines aussi pathétique que jouissives ! En somme, vous voulez du lourd, du gras, du « très très haut débile », en voilà, et à forte dose ! Et pour autant, Wan y insufflait un petit vent d’émotion sur la toute fin avec l’hommage à Paul Walker, décédé pendant le tournage. Cette réappropriation d’un genre en introduisant tout de même une petite touche personnelle a également été sa méthode sur Aquaman et le genre super héroïque.

 

Car non content de nous présenter un personnage principal légèrement beauf sur les bords, archaïque et buté, et qui pour autant sera bien plus qu’un roi à la fin du long-métrage, Wan déploie, avec l’aide de ses techniciens, toute sa créativité en créant un univers aussi riche que visuellement impressionnant ! Que ce soient les fonds marins génialement reconstitués à l’écran (défi technique relevé haut la main), la galerie de personnages au design et costumes sentant bon le comics d’antan, et la palette de couleurs émerveillant la rétine, une véritable mythologie se créée, empruntant à la fois à Jules Verne, Lovecraft, et même des séries des seventies, Star Trek et Flash Gordon en tête. De ce patchwork au kitsch totalement assumé, certes très brouillon mais reflet de la passion du cinéaste, ce dernier n’oublie pas d’emballer proprement ses scènes d’actions, autre critère de taille dans le genre du super-héros. Et là aussi, nous ne sommes pas en reste, car chaque combat, chaque poursuite, pour la plupart filmés en plan-séquence, entraînent une montée d’adrénaline par leur maitrise et leur rythme.

 

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Jason Momoa, musclé comme jamais !

 

Rares sont les blockbusters dont le contrat avec le spectateur est respecté avec autant de générosité ! Véritable maelström de sensations fortes, côtoyant aussi bien le nanardesque que l’ultra-spectaculaire, Aquaman est un spectacle visuel éblouissant. Car s’il ne révolutionne aucunement le genre (et ce n’est pas son but !), il reste un divertissement de haute volée dans sa définition la plus pure !

 

Le film est paru le 19 avril dernier sous trois éditions : une édition DVD, Blu-Ray classique et Blu -ay 4K dans une très belle édition steelbook, avec en plus la version 3D du film et le blu-ray standard. À noter que 5€ sont offerts pour l’édition FNAC aux adhérents, avec cependant un visuel différent. Inutile de préciser que la 4K magnifie davantage le film. Techniquement irréprochable, l’image affiche une palette de couleurs incroyablement diversifiée, allant par exemple des roses chauds de la tire de barbe à papa à des lavandes vibrantes, des violettes et des lilas fougueux pour les villes sous-marines, ou encore bon nombre de nuances de bleus pour l’océan. Les bonus sont quant à eux relativement nombreux. Il s’agit pour la plupart de mini-documentaires et coulisses du tournage, notamment sur le processus de création du monde d’Aquaman, comment le personnage a été abordé, la méthode de travail de James Wan, un focus sur les créatures aquatiques… 3 analyses de séquences nous sont également proposées (le Sous-Marin, la Poursuite en Sicile, et la Tranchée), ainsi qu’un aperçu de Shazam Pas de scènes coupées à l’horizon.

 

Par Kévin Beluche

 

(Re)voir la bande-annonce du film :