Barcella : « Sur scène, on se nourrit de l’énergie des gens »

En concert aux Trinitaires à Metz le 16 mai prochain, Barcella évoque pour nous son nouvel album intitulé « Soleil », sa quête d’inspiration et son engagement pour les enfants autistes.

 

Tout d’abord, est-ce que vous pouvez nous parler de votre quatrième album Soleil ?

Je l’ai vraiment écrit sur les quatre années qui viennent de passer, tout au long des voyages que l’on a pu faire sur la tournée précédente. J’ai écrit beaucoup en montagne, j’ai fait pas mal de marche. Entre la France, la Suisse, la Belgique, le Canada et la Chine que nous sommes allés visiter. Finalement c’est la restitution des rencontres lumineuses que j’ai pu faire, car c’est une chance dans le métier que je fais, de pouvoir rencontrer beaucoup de gens d’horizons différents, et ça vient nourrir l’inspiration.

 

Sur votre dernière tournée vous avez fait 150 concerts, comment on tient le coup avec toute la débauche d’énergie que cela doit nécessiter ?

Il y a une préparation physique derrière tout cela, on ne mange pas non plus n’importe quoi sur les routes, je fais très attention à cela. On tient le coup car c’est surtout très ressourçant malgré la dépense d’énergie colossale que peuvent représenter 150 concerts en deux ans. Mais dans l’absolu, on se nourrit aussi de l’énergie des gens qui viennent nous voir, et de la chaleur humaine des curieuses et des curieux qui viennent à notre rencontre. C’est un échange de bons procédés entre nous et les gens.

 

D’où vous vient l’inspiration le plus souvent ?

Il y a une vraie poésie où qu’on aille, ne serait-ce que dans le regard des gens. Comme ceux qui sont venus nous voir en Chine, c’était très particulier. On ne parlait pas la même langue, même en anglais on n’arrivait pas forcément à créer des ponts donc on a beaucoup parlé avec les yeux. Je trouve qu’il y a toute une dynamique poétique, toute une bienveillance qui se dégage de cela. Ils étaient heureux de nous voir, heureux de rencontrer un répertoire qu’ils ne connaissent pas. Et cette énergie qui traverse les gens est vraiment inspirante.

 

Soleil est un album qui se veut lumineux, ce n’est pas trop difficile de faire ce constat dans un monde parfois sombre ?

Il faut vraiment toujours rester curieux du monde qui nous entoure. Quand on voyage et qu’on a l’occasion de rencontrer des gens qui créent des initiatives partout dans le monde c’est fantastique !

 

Vous êtes également parrain d’une association, vous pouvez nous en parler ?

Je parraine une petite fille autiste oui, et en fait j’ai accepté ce parrainage en rencontrant les parents de la petite Lisette qui sont venus me voir à la fin d’un concert. Ils travaillent pour construire une école, un centre pédagogique pour les autistes, c’est quelque chose de délicat à mettre en place. J’étais curieux de ce qu’ils avaient à me raconter et on est parti ensemble sur le même chemin, ça s’est fait de fil en aiguille, j’ai été très touché de rencontrer la petite et cela m’a renvoyé à une problématique qu’il faut absolument dépasser dans les années à venir, pour qu’on parvienne à une société plus inclusive.

 

Pourquoi cette cause plus qu’une autre ?

Elle me tient à cœur parce que je suis persuadé que les enfants extraordinaires, j’aime beaucoup l’emploi de ce mot là parce que c’est vraiment ça, notamment ceux qui sont autistes, ont quelque chose d’essentiel à apporter à nos sociétés. Pour vous parler de la petite Lisette, c’est une enfant qui est vraiment dans le mental, elle n’analyse pas les gens autour d’elle. Elle est toujours dans le cœur, si par exemple elle passe à côté de vous et qu’elle trouve que vous avez un bel aura, ou que vous êtes souriant, ou que vous dégagez quelque chose de chouette, elle va venir s’asseoir à côté de vous et vous parler, vous inondez de ses rayons et ensuite elle ira voir quelqu’un d’autre. Tout se passe au niveau du cœur.

 

Propos recueillis par Thibaut Goetz

 

En écoute Passe-passe, extrait de l’album Soleil :