Charles de Boisseguin de L’Impératrice : « le rap est devenu de la pop »

Entre french touch des nineties, variété moderne ou disco galactique, L’Impératrice est devenue l’un des piliers du renouveau pop à la française. Le groupe parisien sera en concert samedi 1er décembre à la BAM à partir de 20h30, avec le groupe de rock messin Grand Blanc en première partie. Et avant leur grand live qui s’annonce chaud bouillant, nous avons discuté avec Charles de Boisseguin, le fondateur du groupe L’Impératrice.

 

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, comment est né L’Impératrice ?

Le groupe est né en 2012. À la base, j’étais tout seul à créer le projet, je composais ma musique, puis peu à peu je me suis entouré de musiciens. Pendant 3 ans, nous étions 5 dans le groupe sans voix, sans chanteur pour permettre au public de mieux s’immerger dans notre musique. Au début, l’idée de ce groupe était de faire écouter une très belle ligne de basse, montrer les liens entre le batteur et le bassiste, faire découvrir aux gens ce qu’est une section rythmique avec de vrais bons musiciens… Maintenant, à l’inverse, je trouve que nos morceaux n’auraient pas tellement d’intérêt sans la voix. Et c’est pour ça que Flore est arrivée dans notre projet en 2015.

 

D’où vient le nom du groupe ?

Au départ, je trouvais que mon projet était une démarche non légitime car je n’avais pas « d’éducation musicale » (ndlr : il était journaliste). C’était donc plus simple de me cacher et de créer un début d’univers. Le nom de mon premier morceau L’Impératrice décrit bien le sentiment de ma musique, un sentiment féminin et impérieux, que je ressens en faisant de la musique. Cette figure le matérialisait et c’est devenu le point de départ de mon projet.

 

Comment conçoit-on un album quand on est six ? N’y a-t-il pas trop de prises de tête musicales parfois ?

Non du tout car on est comme une petite famille. Je dirais même entre la classe d’école et la famille. Notre groupe est très harmonieux, il y a un vrai côté humain que j’adore. Si j’ai choisi ces personnes c’est qu’ils correspondent à ma vision artistique, on a la même sensibilité donc c’est facile pour travailler et à vivre au quotidien.

 

Vous avez fait un morceau avec le rappeur Lomepal, aimez-vous mélanger les influences ?

Je n’aime pas être catalogué dans un genre. Beaucoup nous considèrent comme un groupe pop mais nos influences sont très diverses : Flore vient du jazz, notre batteur du rock, les trois autres membres du classique et moi j’aime bien dire que je viens de la Fnac. (rires) Je ne cherche pas à faire un style de musique, ça vient spontanément. Lomepal aime casser les codes, il ne fait pas que de la pop gentille. Je dis pop car je trouve que le rap est devenu de la pop ! Il y a une démocratisation du rap aujourd’hui, ce n’est plus comme dans les années 90 avec des groupes comme IAM ou NTM qui recherchaient des sons bruts. Aujourd’hui dans le rap, les sons sont plus chiadés. Il y a un vrai renouveau du rap ! Les rappeurs parlent maintenant de filles, de relations amoureuses, de leur vie passée… Travailler avec Lomepal fut une très belle expérience. Nous avons le même tourneur, on se croise donc souvent dans les festivals, notre collaboration fut vraiment naturelle.

 

Connaissez-vous Metz ?

J’ai deux amis qui vivent à Metz depuis peu, faut que j’aille leur rendre visite. Je ne connais pas la ville mais on ne m’en a dit que du bien !

 

Connaissez-vous le groupe Grand Blanc qui sera en première partie de votre concert ?

Grand Blanc travaille avec un label parisien (ndlr : Les Disques Entreprise) que je connais bien. Je connais tous les artistes qui sont dans ce label. Je ne les connais pas personnellement mais c’est vraiment bien ce qu’ils font, j’aime beaucoup leur musique. Pour le coup c’est très différent de la notre !

 

Un message pour le public messin ?

C’est la première fois qu’on vient et on a hâte de vous rencontrer. On vient de faire Strasbourg donc on est en train de faire tout le Grand Est. (rires) Je vous mets au défi d’être aussi réceptif et chaud qu’à Strasbourg.

 

Propos recueillis par Jérémy Loeung

 

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