Frah (Shaka Ponk) : « On a toujours la trouille de faire moins bien »

Actuellement en tournée dans toute la France, Shaka Ponk fera étape le vendredi 13 avril prochain au Galaxie d’Amnéville. L’occasion d’une interview avec Frah le chanteur du groupe à succès.

 

Frah, Shaka Ponk est de retour sur scène avec The Monkadelic Tour, est-ce que la scène, la tournée et tout ce qu’il y a autour vous avait manqué ?

Terriblement ! Surtout qu’on n’avait jamais arrêté aussi longtemps, mais cela nous a fait du bien d’arrêter tout de même. Arrêter de bouger c’est cool aussi. On a pu également s’installer dans un endroit hyper-adapté à tous nos besoins, qu’ils soient graphiques ou musicaux. Mais au bout d’un moment on a commencé à se sentir un peu à l’étroit et on avait envie de retourner sur scène. Ça fait du bien donc !

 

Comment en tant qu’artiste on fait pour garder la forme dans une tournée où les dates s’enchaînent rapidement, surtout au regard de l’énergie que vous laissez sur scène ?

Il y a une espèce d’adrénaline naturelle qui est là quand on se retrouve devant des milliers de gens qui viennent voir un spectacle, ça donne pas envie de s’asseoir et de lire un bouquin (rires). Mais on fait gaffe, on essaye de faire du sport, de se préparer un minimum. On n’est pas un exemple ultime de bonne santé mais on essaye de rester le plus au top possible quand on est en représentation, afin de ne décevoir personne. On se ménage un peu.

 

Shaka Ponk s’est fait également un nom avec ses concerts mémorables, et notamment au travers d’une scénographie toujours impressionnante, ce n’est pas trop difficile de mettre la barre toujours plus haute pour satisfaire un public exigeant ?

Je te cache pas qu’à chaque fois qu’on termine une tournée, on se demande si on arrivera à faire mieux sur celle d’après. Mais je pense que c’est le cas pour tous les artistes. Que ce soit même pour faire un disque, tu te dis que t’es arrivé au bout d’un truc, que t’as tellement travaillé, t’as tellement donné d’énergie pour arriver à ça…. Une fois que le corps et l’esprit se reposent et que tu prends un peu de recul, tu réalises l’ampleur du truc, tu te dis « mais comment on a fait pour en arriver là » ! Donc c’est vrai que c’est un challenge, mais pour l’instant on y arrive. C’est toujours un dossier important, et on a toujours la trouille de faire moins bien et je pense qu’il y a rien de pire comme sensation. Quand on a fait la première date à Lille, on a filmé le concert, on s’était pas encore rendu compte de ce que ça donnait mais on s’est rendu compte que c’était too much. On a tellement flippé qu’on a lâché l’artillerie lourde, alors on a calmé le jeu, on a mieux composé la scénographie et tout le concert pour que ce soit plus digeste.

 

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Votre sixième album s’intitule “The Evol”, selon vous c’est le plus abouti de votre discographie ?

On n’en a aucune idée. On n’arrive pas à le savoir quand on a la tête dans le guidon, la tête dans les ordis et dans la musique. On pourrait l’imaginer oui parce que pour une fois on s’est posés pour le faire, on a pris le temps. On était au centre de Paris en pleine société alors que d’habitude nous sommes un peu cachés, un peu loin de tout ça. On était au centre des évènements et de la vie alors on a plus fait mûrir les choses, oui sûrement.

 

Vous avez remporté récemment une Victoire de la musique pour le meilleur album rock de l’année, c’est quelque chose d’important pour vous ce genre de trophée ou alors vous ne courrez pas après ?

On ne court pas après, on est un peu en bordure de tout cela. On regarde de loin, on se sent jamais très à l’aise dans ce genre d’émissions. Et on a du mal à se comparer au « mainstream » de la musique. On écoute tous des trucs qui ne passent pas en radio, on vit d’une façon complètement opposée à celle des autres artistes. Mais on ne crache pas sur la récompense, cela prouve qu’il y a une place pour les choses bizarres même musicalement en France, donc c’est plutôt cool. 

 

Propos recueillis par Thibaut Goetz

 

En écoute, Wrong Side de Shaka Ponk :