Rencontre avec Léo Karmann, réalisateur de « La dernière vie de Simon »

Nous avons rencontré le jeune réalisateur Léo Karmann (30 ans) qui signe son premier long-métrage, « La dernière vie de Simon », et qui sort des sentiers battus du cinéma français. Le film sortira dans les salles françaises le 5 février prochain.

 

Dans le film, nous faisons la connaissance de Simon, un orphelin de 8 ans qui a la particularité de prendre l’apparence de chaque personne qu’il a déjà touché. Benjamin Voisin joue le rôle de Simon adolescent ; on a déjà pu le voir au côté de Catherine Deneuve et Gérard Depardieu dans Bonne Pomme. Simon est un personnage troublé, en recherche d’amour et d’identité, avec l’envie de devenir quelqu’un d’autre. Léo Karmann nous plonge dans un univers de conte fantastique pendant 1h45 à travers les magnifiques paysages des côtes bretonnes.

 

Léo Karmann, auteur, réalisateur et scénariste, a réalisé des court-métrages récompensés à plusieurs reprises. Après avoir fait une école de cinéma et réalisé le court-métrage Delayed en 2010, il intègre le collectif des Indélébiles et rencontre Sabrina B. Karine. Ils développent ensemble plusieurs courts et longs métrages, des pièces de théâtre, des séries et même une bande dessinée. En 2014, ils sortent Jumble Up, un court métrage comique sélectionné au Festival de l’Alpe d’Huez et au Festival International du Film d’Aubagne.

 

 

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« La dernière vie de Simon » sortira en salle le 5 février prochain © Ciné Sud

 

Nous l’avons rencontré jeudi dernier avant l’avant-première de son film au Klub de Metz.

 

Pourquoi un film fantastique ?

« C’est ce que je préfère, c’est ma spécialité. J’ai été bercé par des films comme Hook et E.T. depuis mon enfance. » Avec ce film proche de l’univers de Steven Spieldberg, Léo Karmann redonne un air nouveau aux films français.

 

Un casting sans « grands noms » ?

« Le choix d’acteurs qui ne sont pas très connus permet de croire plus facilement à l’histoire. C’est dommage de voir toujours les mêmes acteurs dans les films français alors qu’il y a plein d’acteurs français méconnus très talentueux. »

 

La réalisation du projet ?

Il a fallu à Léo Karmann et Sabrina B. Karine (co-auteure) 8 ans pour que le film voit le jour. Léo évoque la difficulté de trouver des financements pour un film qui n’est pas un genre habituel dans le cinéma français.

 

La musique ?

L’équipe du film a porté une grande importance à la musique du film entièrement composée. « Nous avons d’abord réfléchit à la musique avant de tourner le film. Elle est très présente tout au long du film et apporte de l’émotion. La musique c’est souvent ce que l’on retient d’un film. »

 

Que dire aux jeunes qui veulent se lancer dans le cinéma ?

« Il faut casser l’image de l’art et du génie. Le scénariste est avant tout un artisan : 80% de technique et 20% de talent. C’est beaucoup de travail mais c’est accessible à tout le monde si on s’en donne les moyens. Ça prend du temps, il faut être passionné, persévérer, prendre du recul et se remettre en question. »

 

Le message du film ?

« C’est l’amour. Savoir s’aimer soi-même avant de vouloir aimer les autres. »

 

Une phrase pour aller voir ce film ?

« Si vous voulez rire, rêver et pleurer, vous allez aimer ce film. On a tous besoin d’émotions qui sont curatives en ces temps troublés. »

 

Sélectionné au prochain Festival du film francophone d’Angoulême, La dernière vie de Simon est un film prometteur qui mérite d’être salué.

 

Voir la bande-annonce :

 

Par Mathilde Lorrain